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Alors que le marché automobile était en pleine croissance au début de l’année 2020, la pandémie mondiale a stoppé nette l’industrie automobile. Les usines ont dû cesser toutes activités du jour au lendemain à cause des confinements dans de nombreux pays. Les fermetures des lieux de production se sont étalées sur de nombreux mois engendrant un retard sur la livraison des véhicules.
Mais, à l’heure de la reprise, un autre problème est survenu. Les usines automobiles se sont retrouvées rapidement en manque de composants électroniques. En cause, le décalage dans les commandes et les retards de livraison des fournisseurs ainsi que la redirection des flux de production des usines de fabrication de composants électroniques. Toutes les marques automobiles sont impactées à différents niveaux, y compris les marques premium allemandes telles que Audi, BMW et Mercedes-Benz.
Le contexte économique : l’origine de la pénurie
Avec la mondialisation, les constructeurs automobiles assemblent leurs véhicules dans différents centres de production. Les composants électroniques nécessaires à la fabrication des voitures proviennent, pour la plupart, d’Asie. Grâce aux moyens de transport rapides dont nous disposons aujourd’hui, les stocks dans les usines sont restreints. Ils permettent d’assurer l’assemblage final des véhicules pour quelques jours.
La logistique en place, rapide et efficace, permet d’assurer l’approvisionnement quotidien des chaînes de production. Mais dès qu’un grain de sable se glisse dans les engrenages, les usines se retrouvent très rapidement à l’arrêt. La moindre livraison en retard provoque le blocage de la ligne d’assemblage. Les confinements à répétition ont rapidement mis à mal la chaîne logistique.
De plus, de nouveaux besoins ont émergé très rapidement avec les confinements. Les populations se sont retrouvées coincées à leur domicile pour plusieurs semaines. Ceux devant s'adapter au télétravail ont eu besoin d’équipement complémentaire tel que ordinateurs, écrans, imprimantes … Ceux qui se sont retrouvés à ne plus pouvoir travailler ont dû occuper leur temps libre. Les consoles de jeux et les télévisions ont connu une explosion de leur vente.
Pour suivre la demande, les fabricants de composants électroniques ont réorienté leurs flux de productions vers les produits domestiques, mettant en stand-by la production de composants pour l’industrie automobile qui était totalement à l’arrêt partout dans le monde ou presque.
Une reprise retardée par les difficultés d’approvisionnement
Avec l’arrivée des vaccins contre la Covid-19 et les confinements répétés, les gouvernements ont pu, tant bien que mal, limiter la propagation de l’épidémie de coronavirus. L’heure de la reprise a enfin sonné, mais les usines automobiles ont du faire face à la dure réalité de travailler en flux tendu. Très rapidement, certains composants ont manqué à l’appel. Que ce soit l’acier, l’aluminium ou les composants électroniques, les stocks disponibles pour la production des nouvelles voitures se sont amenuisés à la vitesse de l’éclair.
La chaîne logistique a repris progressivement son rythme, mais de nombreuses matières premières manquent à l’appel. Pour cause, les États-Unis, la Chine et d’autres pays ont décidé d’acheter massivement de nombreuses matières premières tels que l’acier ou le bois. Peur d’un regain de l’épidémie et politique égoïste ont créé une pénurie allant jusqu’à l’impossibilité de fabriquer de nouveaux conteneurs maritimes pourtant indispensables au transport international.
À cela s’ajoute la réorientation des flux de production dans les usines d’électronique. Le retard pris sur les commandes est considérable. Sans électronique, les voitures modernes ne peuvent plus sortir des usines. Sous l’impulsion de nombreux gouvernements aux quatre coins de la planète, les motorisations hybrides, hybrides rechargeables et électriques ont connu une véritable explosion de leur vente, aidée par les primes d’aide à l’achat de véhicules moins polluants.
Ces véhicules nécessitent encore plus de composants électroniques que les versions à motorisation thermique. Rapidement, certains modèles ont vu leur production s’arrêter. Les véhicules partiellement assemblés ont dû rester sur le parc des usines en attente des précieux composants manquants. Certains constructeurs ont dû revoir leur copie. Le bilan de cette pénurie aura marqué les chiffres des livraisons. La FIEV (Fédération des industries des équipements pour véhicules) indiquait d’ailleurs, en début d’année, qu’un million de voitures ne pourraient pas être produites au cours du premier trimestre 2021: Filière auto : pénuries et rupture des chaînes d’approvisionnement.
Pour pallier ces problèmes d’approvisionnement, les constructeurs ont trouvé des parades temporaires. Peugeot a par exemple décidé de cesser d’installer des tableaux de bord électronique sur sa 308 pour revenir à un modèle d’ancienne génération avec des compteurs à aiguilles. D’autres comme Tesla ont redéveloppé leur logiciel de gestion électronique pour le rendre compatible avec d’autres semi-conducteurs encore disponibles pour limiter la casse.
BMW, un temps épargné par la crise, a subi également des pénuries engendrant la fermeture de plusieurs usines en Allemagne et au Royaume-Uni, la crise des semi-conducteurs cumulée au Brexit aura mis à mal la production de l’usine BMW-Mini d’Oxford.
De son côté, Mercedes-Benz a annoncé, en juillet, la fermeture temporaire de son usine de Sindelfingen en charge de l’assemblage des Classe E, Classe S et de la toute nouvelle EQS. Plus récemment, c’était au tour d’Audi de suspendre pour plusieurs jours sa production au sein de son usine en Belgique. La marque avait déjà dû mettre à l’arrêt plusieurs sites de production en Allemagne en début d’année.
La crise des semi-conducteurs encore loin d’être terminée
Alors que les commandes ont repris de plus belle depuis quelques mois, les usines font face à de multiples fermetures partout en Europe faute de composants électroniques disponibles. Selon une étude du cabinet américain spécialisé dans les données économiques IHS Markit, l’activité manufacturière en Allemagne est au plus bas depuis plusieurs mois.
Avec l’engouement pour les véhicules bénéficiant d’aides à l’achat des gouvernements et pour les appareils électroniques du quotidien, de nombreux constructeurs ont augmenté considérablement les quantités de semi-conducteurs commandés. Ce phénomène a engendré des pénuries complémentaires.
Les plus grosses usines de composants électroniques sont implantées en Asie. Si avant l’épidémie elles arrivaient à approvisionner en quantité suffisante les différents sites de production, plusieurs incidents se sont ajoutés à la pénurie provoquée par les confinements à répétition. Un site de production a subi un incendie au Japon, une nouvelle vague de contamination a provoqué la fermeture de l’une des principales usines alimentant le monde entier de ces précieux composants.
Si quelques signaux encourageants, comme une légère baisse du prix des métaux et une amélioration des délais de livraison auprès des fournisseurs peuvent laisser penser que l’accalmie est proche, rien n’est moins sûr pour le moment. Les retards accumulés seront longs à compenser et la main-d’œuvre manque dans de nombreux sites de production. Le retour à la normale risque de prendre plusieurs mois, même si l’amélioration de la situation se fait progressivement.
Il reste encore un facteur inconnu : l’évolution de l’épidémie dans les prochaines semaines et les prochains mois. De nouvelles fermetures d’usines sont encore possibles bloquant à nouveau certaines lignes de production. Il reste à espérer que l’augmentation des prix des matières premières et des composants reste temporaire pour éviter une flambée des coûts de production qui finiraient par être facturés aux clients.
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Bonjour,
Merci pour cet article passionnant. Les fondeurs de puces, au sommet de ce marché stratégique sont en Asie. Le géant TSMC est déjà au maximum de ses capacités de production, aujourd'hui la demande est au plus haut. Un projet visant à augmenter les capacités de production de semi-conducteurs en Europe a bien été évoqué récemment, mais les acteurs du secteur ne semblent pas tous d'accord car leurs intérêts divergent tant qu'il sera difficile de trouver un consensus. STMicroelectronics par exemple, n'a pas souhaité participer aux discussions engagées par la commission européenne. Dans le domaine de l'informatique, le marché s'est aujourd'hui habitué à des ruptures de stock successives depuis la pandémie. Des composants essentiels comme les processeurs et les cartes graphiques sont devenus très rares et ont vu leurs prix exploser. Les professionnels du secteurs comme AMD et Intel reconnaissent qu'un retour à la normale n'est pas envisagé avant 2022, voire 2023. On se demande en réalité si un retour en arrière est vraiment possible.
Aujourd'hui, pour assurer le SAV de nos véhicules modernes, il ne faut plus seulement des mécaniciens. Les techniciens capables d'entretenir et réparer ces véhicules de dernière génération doivent également acquérir des compétences en informatique et parfois même en électronique. Il en va de même pour fabriquer ces véhicules, ultra connectés et bardés d'électronique. Avec tout le savoir-faire des industries automobiles du vieux continent, nous sommes bien désarmés face à une pénurie de puces dont nous ne maîtrisons pas la fabrication. C'est le résultat d'un processus global de délocalisation pour réduire les couts de production, qui nous revient aujourd'hui en pleine figure tel un boomerang économique dopé par la pandémie. Si l'on ajoute à cela notre hyper dépendance aux logiciels américains, on comprend à quel point nos industries automobiles sont en danger et doivent impérativement mettre en œuvre des alliances dans de nouveaux domaines pour affronter à la fois une crise sans précédent et une mutation majeure du marché.
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Epoque bénie pour les adeptes de la décroissance et les écolos intégristes : les usines ne peuvent pas honorer les commandes d'automobiles
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Le manque de puces frappe de plus en plus de constructeurs européens:
J'ai lu dans le journal autrichien Kronen Zeitung du 05/10 que l'usine Stellantis de Vienne suspend sa production à Vienne-Aspern du 18 octobre au 31 décembre, où environ Environ 460 personnes sont employées, par manque de composants électroniques.
Ce même journal annonce ce matin que l'usine BMW Magna de Graz,qui emploie 8000 personnes, où sont produites la BMW série 5 et la Z4 ainsi que des jaguars, prévoit de mettre en chômage technique prés de 3000 ouvriers, pour la même cause.
Dernière modification par PAT21121 (07-10-2021 19:28:06)
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nous allons payer cher ce que les beaux esprits appellent "la transition écologique"
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La vie est trop courte pour rouler triste... l'important ,ce n'est pas la destination,mais le voyage ...
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Ce n'est pas à mon avis une question de transition écologique; voiture à moteur thermique ou électrique les deux ont besoins "de puces" et peut-être même plus ces dernières.
C'est simplement la résultante d'une mondialisation depuis des décennies des échanges et la recherche des bureaux d'achats de gratter le dernier centime; il est vrai que les acheteurs ont des primes dans ce cas.
Même si demain matin les européens voulaient relocaliser "leurs puces", il faudrait recréer des ateliers, former des opérateurs, acheter des machines pour graver les circuits imprimés, lesquelles machines doivent je suppose être produites en Asie. donc pas de solutions à court terme.
Dernière modification par PAT21121 (12-10-2021 06:48:34)
CLK 320 Cabrio de 1998
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J'attends personnellement la livraison d'un véhicule de société, qui bien sûr a été reportée. Franchement, si je devais acheter une voiture neuve pour moi (qui ne serait d'ailleurs pas un Kadjar...), je deviendrais fou s'il fallait attendre un an. C'est vrai que comme un enfant gâté, attendre déjà plusieurs jours quelque chose que j'attends, je déteste ça. On parle beaucoup de l'autonomie de la France et de sa réindustrialisation. Je n'y crois plus du tout, le système social nous empêchera toujours d'être compétitif, et même dans une Renault, combien reste t il de pièces qui sont fabriquées en France. Même l'assemblage, on le fait en Espagne. Bref, la dépendance sera toujours de mise.
Mercedes W210 280eV6 VIN WDB2100631A647948
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Et pendant ce temps, les commandes de Tesla continuent à être livrables dans les 4 mois...
J'ai dû mal a être impartial, tant cette marque m'a séduit (cette voiture me donne instantanément la banane des que je me mets au volant) néanmoins il semble qu'Elon Musk sache gérer son approvisionnement mieux que les autres constructeurs.
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