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Sachant que la marque de pneu Continental équipait Mercedes Benz, j'ai pensé qu'un petit retour en arrière serait intéressant, voir instructif.
Une photo publicitaire qui aurait été prise en 1937, révélée ce jeudi 27 août 2020 par l'entreprise Continental. Photo by - / CONTINENTAL / AFP
Recours massif aux travailleurs forcés, prisonniers de camps exploités: un rapport commandé par Continental sur son passé conclut que le deuxième l'équipementier automobile mondial fut un pilier "de la machine de guerre" hitlérienne.
Le géant mondial du pneu s'inscrit tardivement dans une longue liste d'entreprises allemandes soucieuses d'améliorer leur image en faisant toute la lumière sur leur proximité avec le nazisme dans les années 1930 et 1940.
Le cas est "typique et exemplaire du rôle des entreprises en général" pendant la période du IIIe Reich, a expliqué l'auteur de l'étude, Paul Erker, professeur à l'université de Munich, lors d'une conférence de presse.
A l'époque Continental a joué un rôle central dans l'approvisionnement de l'industrie de guerre.
"L'étude montre de manière détaillée, comment Continental est devenu une véritable colonne vertébrale de l'économie de guerre national-socialiste tout en profitant économiquement de la politique de mobilisation et d'armement", reconnaît le groupe lui-même.
Le travail historique sera publié dans un livre intitulé "Fournisseur de la guerre hitlérienne". Il s'agit du "chapitre le plus sombre de notre histoire d'entreprise", a expliqué le PDG, Elmar Degenhart.
Selon l'historien, l'entreprise a eu recours à environ 10.000 travailleurs forcés dans ses usines, souvent des prisonniers politiques, et n'a pas hésité, dans les dernières années de la guerre, à utiliser des détenus de camps de concentration nazis.
"On était une main-d’œuvre pas chère, ils nous donnaient quasiment rien à manger", a témoigné auprès du journal local Hannoversche Allgemeine Zeitung, Nachum Rotenberg, déporté à Auschwitz en 1944 à l'âge de 15 ans avant son transfert dans une usine de l'équipementier. Il y a fréquemment été roué de coups, se souvient-il.
"Les conditions de travail étaient inhumaines" et "beaucoup de personnes ont souffert ou sont mortes à cause de Continental", résume M. Degenhart.
Un exemple parmi plusieurs atrocités: l'entreprise -- à l'époque un gros fabricant de semelles de chaussures dont l'armée avait grandement besoin -- a passé commande au camp de Sachsenhausen pour des tests.
Les détenus étaient contraints de marcher 30 à 40 kilomètres par jour autour de la cour centrale, parfois dans la neige ou sur la glace; ceux qui faiblissaient et tombaient à terre étaient exécutés par les gardes SS.
Certains ont dû porter les chaussures sur 2.200 km au total, selon l'étude.
Le rapport de l'historien fait aussi état de propos d'un dirigeant de Continental à l'époque, Hans Odenwald, à propos des travailleurs forcés russes employés: "Lorsqu'ils seront morts, on en prendra d'autres".
Une photo de la chaine de production de segments Continental à Francfort-sur-le-Main en 1935. Photo by - / CONTINENTAL / AFP
La plupart des grandes entreprises allemandes se sont soumises ces dernières années à cet examen de conscience et ont ouvert leurs archives aux historiens.
Parmi elles : Volkswagen -- constructeur automobile né de la volonté du Führer de promettre à l'homme de la rue une voiture accessible à toutes les bourses -- où des milliers de travailleurs forcés ont fabriqué la "voiture du peuple".
La liste ne s'arrête pas là: BMW, Deutsche Bank, Siemens, Daimler (Mercedes-Benz), ThyssenKrupp ou encore IG Farben, le fabricant du gaz Zyklon B utilisé dans les camps d'extermination dont sont issus les géants de la chimie Bayer et BASF. Tous ont participé ou profité de l'horreur nazie.
Après 1945, seuls deux dirigeants de Continental ont été arrêtés, les autres "sont passés par la procédure de dénazification habituelle" de l'Allemagne d'après-guerre. La priorité était alors en pleine guerre froide à la reconstruction.
Pour la directrice du personnel, l'étude est une "mise en garde à renforcer et défendre encore plus aujourd'hui nos valeurs et notre culture d'entreprise", qui s'est avérée dans l'étude "vulnérable" face à "l'influence externe mais aussi interne".
"Nous devons empêcher que des pensées déshumanisantes, le racisme, la xénophobie ou la discrimination trouvent un terrain fertile dans notre entreprise", a relevé Ariane Reinhart.
Dernière modification par BrunoM (28-08-2020 09:54:35)
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Bonjour,
C'est très intéressant, peux tu éditer le titre du sujet pour qu'il soit plus explicite?
Un historien, Paul Erker, a été chargé par Continental de mener une étude sur le passé de l'entreprise pendant la guerre. L'auteur de l'étude était déja un grand connaisseur de la thématique pour avoir écrit ceci: Continental contre Michelin: les industries pneumatiques allemande et française pendant la guerre et la résistance des structures oligopolistiques traditionnelles.
L'étude met l'entreprise face à ses responsabilités, en effet elle n'a pas seulement été un outil utilisé pendant la guerre mais elle avait véritablement adhéré à l'idéologie nazie. Une responsable de l'entreprise explique: "Les cultures d'entreprise peuvent rapidement basculer sous la pression des régimes politiques et des influences sociales opposées". Erker a également étudié le passé d'autres entreprises allemandes, et il a par exemple démontré que Teves (absorbé par Continental depuis) avait mieux résisté à la politique nazie.
Continental a mis en ligne cette vidéo qui montre les conditions de travail de l'époque, avec des chaines de production comprenant de nombreuses phases réalisées manuellement et sans protection:
Scientific Study on Continental in the Nazi Era
Tout cela fait partie d'un travail de mémoire allemand, le vergangenheitsbewältigung consistant à étudier la période de la guerre afin d'en tirer des leçons pour mieux avancer, surmonter le passé.
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Beaucoup ont collaboré et gagné du fric y compris Renault et Peugeot fait pas l'oublier !
De la part de Continental qui est Allemand on peut comprendre, mais les autres en France .... silence radio.
VIN : WDB2093161F157126
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Bonjour tous
Ces époques de l'Histoire sont fort regrettables et il y a eu beaucoup de conduites criticables partout...
N'oublions pas les paroles de Pierre Dac, plus sérieuses qu'en apparence :
"Monsieur a son avenir devant lui, et il l'aura dans le dos chaque fois qu'il se retournera..."
Le passé est le passé, même s'il est utile pour éviter de refaire des erreurs.
Tournons-nous plutôt vers l'avenir, mais sans oublier le présent !
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"Il faut se faire plaisir tant qu'on est en vie. Après, c'est trop tard..."
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Parfaitement !
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Beaucoup ont collaboré et gagné du fric y compris Renault et Peugeot fait pas l'oublier !
De la part de Continental qui est Allemand on peut comprendre, mais les autres en France .... silence radio.
"Silence radio" c'est une affirmation un peu simpliste. Toute l'économie française a été mise à contribution, que ce soit les matières premières, les produits manufacturés ou alimentaires; tout partait en Allemagne. On se doit de rappeler que Marcel Michelin mourut en déportation, que les Peugeot organisèrent des sabotages de leur production, quand à Marcel Renault accusé de collaboration économique avec l'occupant, il est arrêté dés septembre 1944 et meurt en détention le mois suivant avant son procès; battu à mort dans sa cellule..... Peut-on qualifier de collabos les cheminots qui conduisaient les trains au départ de Drancy?
La guerre est une épreuve terrible, dont l'Homme ne sort pas grandi.
CLK 320 Cabrio de 1998
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